Le mystère de la disparition des ailes de poulet

BuffaloWingsLe week-end dernier, je me suis dit que je cuisinerais bien des ailes de poulet, marinées dans de la sauce barbecue puis grillées, qu’on mange avec les doigts … En plus ce ne serait pas cher vu que les ailes de poulet, personne n’en mange.

Erreur. Car j’ai découvert que nous sommes victimes d’un vaste complot planétaire qui nous empêche de nous régaler à petit prix.

Le complot

En effet, il s’est avéré très difficile de trouver de bonnes ailes de poulet. Dans les grandes surfaces, on trouve des ailes de poulet standard (aussi appelé poulet en batterie) mais pas de Label Rouge. Or le poulet standard n’a pas de goût donc c’est non.

Bref, je vous fais la version courte, après avoir furété en vain, je suis allée voir sur internet où étaient passées mes ailes de poulet. Et bien elles sont passées … en Afrique. Parfaitement. Ce sont les africains qui mangent mes ailes de poulet.

En effet, 50% de la viande de poulet consommée en Europe est du « blanc ». (1) La production européenne n’y suffit pas ce qui fait que nous importons des blancs du Brésil et nous exportons cuisses, ailes et abats surgelés, vers l’Afrique, à prix cassé.  Les petits éleveur locaux font faillite, les autres risquent l’intoxication vu que la chaine du froid n’est pas respectée. Mais le délire ne s’arrête pas là.

Car tous ces poulets industriels sont nourris au soja. Et avec l’explosion de la demande de viande, il faut trouver de nouvelles terres à cultiver. Les brésiliens ont la solution : il détruisent l’Amazonie.

En résumé le tableau est le suivant : on détruit l’Amazonie pour planter du soja, on élève des poulets avec, on mange les blancs, on exporte le reste vers l’Afrique où on pousse à la faillite les petits éleveurs locaux.

Les solutions

Bien sûr, il faut que Bruxelles arrête ses délires. Mais nous pouvons lui donner un coup de main car sinon, elle ne va pas s’en sortir.

Une solution serait de manger des poulets entiers. Manger les morceaux qu’on aime, dépioter le reste et en l’utiliser dans un autre plat. En plus c’est moins cher vu que 2 blancs valent le même prix qu’un poulet entier.

On peut même aller plus loin et manger un poulet local ou bio car les petits éleveurs et les producteurs bio produisent eux mêmes une grande partie de leurs céréales.

Et puis on peut aller plus loin encore, et manger moins de viande.

Pour ce qui est de mes ailes de poulet, Il y a une coopérative derrière la colline avec abattoir et boucherie attenante. Je leur passe commande, ils me mettent quelques ailes de coté. Si vous n’avez pas de coopérative agricole près de chez vous, les magasins bios achètent souvent les produits frais en direct…

Sources

1 : http://www.sosfaim.be/pdf/position_doc/note_dumping_bas_morceaux.pdf

2 réflexions sur « Le mystère de la disparition des ailes de poulet »

  1. Merci pour cette belle démonstration d’une industrie agroalimentaire mondialisée et cupide, tout en s’appuyant sur notre complicité tacite et pilotée par la publicité …
    Liberté … J’écris ton nom ! disais le poète.
    Merci de nous éclairer sur tout cela.
    Bon courage !

  2. Bravo! comme d’habitude pour ce post plein de bon sens et d’astuce… je n’ai pas d’abattoir « derrière la colline » et pas de producteur local à qui demander des ailes « en rab » mais je poserai la question à mon boucher si réputé!

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